Êtes-vous fatigué de compter sur des médicaments synthétiques avec leur longue liste d’effets secondaires potentiels ? Eh bien, préparez-vous à embrasser le pouvoir de la nature, car j’ai des nouvelles passionnantes pour vous ! La reine des prés et le saule blanc, deux plantes apparemment banales, sont en fait des aspirines naturelles. Oui, vous avez bien entendu – ces humbles plantes possèdent d’incroyables propriétés antidouleurs similaires à celles des médicaments populaires en vente libre. Alors, rangez ces pilules chargées de produits chimiques et rejoignez-moi dans un voyage à travers le monde enchanteur de la médecine des plantes alors que nous découvrons le potentiel caché de la reine des prés et du saule blanc pour soulager nos maux et douleurs quotidiens.
La Reine des prés
Son histoire
La Reine des prés fait partie de la famille des rosacées. C’est une plante vivace pouvant atteindre 2 mètres de hauteur, très commune en Europe. On la retrouve aussi en Amérique du Nord et en Asie, elle affectionne les terrains humides, le long des rivières, des sources, des marécages ou dans les sous-bois frais. Plante pérenne à la tige verte ou rougeâtre, dressée, portant de grandes feuilles alternes grossièrement dentées, à folioles ovales, vertes au dessus et blanc cendré au-dessous. La tige est terminée par un corymbe de fleurs blanc crème très odorantes. Les fruits sont des vésicules monospermes. La partie utilisée est les sommités fleuries, récoltées en début de floraison (juin – août) avant l’épanouissement complet des fleurs. On les fait sécher, en couche mince et régulière, à l’ombre à une température ne dépassant pas 35°C. On peut aussi ramasser et utiliser les feuilles et les rhizomes qui contiennent les mêmes principes actifs que les sommités fleuries plus volontiers utilisées.
Deux appellations latines : Spiraea ulmaria et Filipendula ulmaria. En latin Filipendula signifie « pendu à un fil », en référence à la délicatesse de sa tige accueillant ses multiples fleurs au parfum vanillé qui était utilisé jadis pour aromatiser les vins, l’hydromel ou la bière. Tandis que le terme Spiraea vient de la forme spiralée de ses fruits. Peut-être aussi connue sous le nom d’ulmaire ou fleur des abeilles. La Reine des prés était employée au Moyen Âge pour traiter les problèmes d’urine, la fièvre et les rhumatismes. Paracelse l’a associé dans sa théorie des signatures aux problèmes de toxines et d’excès d’eau dans le corps, les propriétés antalgiques et fébrifuges de la Reine des prés sont connues depuis l’Antiquité. C’est de cette plante qu’est née l’aspirine au XIXe siècle, après la découverte de l’acide salicylique par des chimistes.
Ses indications thérapeutiques
Par son action anti-inflammatoire et antalgique contre les rhumatismes aggravés par l’humidité, la goutte, c’est la plante idéale de l’articulation gonflée. Elle est également décongestionnante. Ses propriétés sédatives sont bénéfiques en cas de névralgies, et comme elle est astringente, elle est aussi cicatrisante. Les troubles d’élimination des urines, la cellulite, l’ascite, l’adiposité, l’hydropisie et tous autres problèmes de rétention d’eau, elle calme aussi les douleurs de la vessie et des reins grâce à ses vertus diurétiques. En cas de fièvre, on l’utilise comme sudorifique.
Ses propriétés
La reine des prés et diurétique par la présence de flavonoïdes, anti-inflammatoire grâce aux dérivés salicylés, antalgique pour tout ce qui concerne l’acidose, antirhumatismale dû à la présence d’hétérosides, immunomodulante, anticoagulante, sudorifique, vulnéraire, anti-ulcéreuse et antioxydante.
Ses principes actifs
C’est principalement l’huile essentielle qui contient de l’aldéhyde salycilique et du salicylate de méthyl. Des hétérosides phénoliquessimples (spiraéïne). Des flavonoïdes (spiraeoside, rutoside, hyperoside, des dérivés du quercétol et du kaempférol). Des ellagitanins (10 à 20%) causant l’astringence de la plante. Des glucosides (la gaultérine et la spiréine), des traces d’héliotropine, un pigment jaune, de la vanilline.
Son utilisation
La dose minimum journalière active est de 2,5 g. La plante séchée perd tous ses principes actifs au bout de 10 à 12 mois.
En infusion : 3 càs ou 20 à 30g/litre d’eau frémissante ne dépassant pas 80°C (à ébullition le principe actif de la plante est perdu), laisser infuser 15 minutes, boire 3 à 4 tasses/jour
En macération : 1càc/tasse d’eau à laisser macérer 10 heures avant consommation. N’ayez crainte, il se dégage alors une odeur caractéristique de méthyl-ester de l’acide salycilique.
En vin sédatif et diurétique : 40 à 50g de sommités fleuries pour un litre de vin blanc, laisser macérer 10 jours, filtrer, sucrer légèrement en ajoutant du sirop d’agave ou du miel. Délicieux en apéritif.
En gélules : suivant le dosage du laboratoire.
Ses contre-indications
En cas d’allergie aux dérivés salicylés, de néphrite, de grossesse et d’allaitement, chez une personne asthmatique ou de syndrome de Reye. Déconseillée chez les enfants fiévreux.
Une consommation excessive peut donner des douleurs digestives dans de rares cas.
Le Saule blanc
Son histoire
C’est un arbre au tronc recouvert d’une écorce épaisse, dure, crevassée et rugueuse d’un brun gris, ses rameaux sont flexibles et velus, ses feuilles sont alternes, caduques, pointues, lancéolées disposées tout autour du rameau d’un vert brillant sur le dessus et gris argenté sur l’envers. C’est une espèce à fleurs dioïques, les mâles sont jaunes et les femelles verdâtre, groupées en chatons dressés, qui apparaissent en avril sur des arbres différents, au même moment que les feuilles.
il pousse dans les terrains humides, près des marais ou sur le bord des fossés. Il peut atteindre 20 à 25 mètres de hauteur, on le retrouve en Europe, en Asie et en Amérique. Plusieurs appellations, Saule commun, Quinquina des Pauvres et son nom latin : Salix alba, ce qui signifie près de l’eau en Celte.
Dès l’Antiquité, des décoctions de feuilles et d’écorces étaient conseillées pour traiter les corps, les maladies de peau, la goutte et les otites. Dioscoride et Pline connaissaient ses vertus médicinales, antalgiques, cicatrisantes et astringentes. Ce n’est que plus tard que le Saule sera utilisé pour son action sur la douleur, les rhumatismes et la fièvre. En 1898, une équipe de chimistes isolent le principe actif principal du Saule et l’appellent : L’acide salicylique.
Ses rameaux flexueux constituaient une matière première bon marché pour la fabrication de vanneries et de meubles. La récolte se fait en avril – mai, l’écorce est prélevée sur des Saules âgés de 2 à 3 ans, en les incisant dans la longueur, puis en les pelant. Le séchage rapide se fait au soleil, à 60° C maximum, il peut se faire à l’ombre, mais ça prend beaucoup plus de temps. L’écorce conserve son amertume même après séchage.
Ses indications thérapeutiques
Le Saule agit contre : les fièvres légères, les états grippaux, les céphalées, les rhumatismes inflammatoires, les douleurs articulaires, les maux de dos, l’excitabilité extrême, l’angoisse, l’insomnie.
Des recherches non achevées sur l’écorce de Saule, avançaient une efficacité sur les calculs biliaires.
Ses propriétés
Écorces : Anti-inflammatoire, articulaire, antalgique, anti-rhumatismal, Astringent, fébrifuge, diaphorétique, tonique, antispasmodique, antinévralgique, calmante.
Chatons : action sédative.
Ses principes actifs
Le Saule contient de la salicyline, des composés phénoliques (acide salicylique, acide cafeïque, acide férulique), résines, tanins (jusqu’à 14%), salicylates (2 à 11%), dérivés de salicosides, salicortine, fragiline, populine, flavonoïdes (hétérosides, quercétol, lutéoline), la viminaline, la triandrine et d’autres substances.
Son utilisation
En usage externe
En compresse : décoction concentrée à utiliser sur les ulcères.
En bain : verser 1 litre de décoction de Saule dans le bain.
En usage interne
Décoction : 30 à 60g/litre d’eau. Porter à ébullition pendant une dizaine de minutes, laisser macérer 15 minutes, filtrer et boire 3 à 5 tasses/jour
En gélules : suivant le dosage du fabricant, 8 à 30g/jour de poudre de plantes séchées. La dose journalière minimum active est de 2g.
En vin : 50g d’écorces/litre de vin rouge de qualité, laisser macérer 15 jours, puis filtrer.
Ses contre-indications
Déconseillé en cas de diabète, d’asthme, en cas de trouble de la coagulation ou de syndrome de Reye, chez les personnes sensibles aux dérivés acétylsalicylés. Ne pas l’utiliser en cas de règles abondantes, de blessures ou de prise d’anticoagulants, il peut faciliter les hémorragies.
Une surconsommation de Saule peut provoquer les mêmes symptômes qu’un excès d’aspirine, comme des irritations gastro-intestinales.
Près de 300 espèces de Saule qui ont toutes des propriétés actives d’un point de vue médicinal.
La Reine des prés et le Saule blanc peuvent être une bonne alternative à la prise d’aspirine. L’acide salicylique est une molécule naturelle provenant de ces deux plantes, le même actif que la molécule synthétique contenue dans l’Aspirine.